Ma vision du métier

Les circonstances – confinement, pertes de repères suivi du home working généralisé – m’amènent à ressortir quelques notes prises l’année passée à la suite de mon entrée en fonction chez Actiris, mon employeur actuel. C’est en effet dans les temps difficiles, où les repères tendent parfois à s’effacer, qu’il est essentiel de revenir aux fondamentaux, à ce qui est réellement important pour soi et ce qui fait sens.

Me prêtant à l’exercice simplement intitulé « ma vision du métier », je clarifie d’abord pour moi, l’essence même de la fonction de Conseiller emploi – je me l’approprie – et j’exprime par la même occasion, quelques pistes d’évolution (souhaitées – c’est subjectif) vers ce qui serait possible à partir de ce qui se fait déjà.

D’abord : saisir l’idée générale de ma fonction

Actuellement, si je veux fournir une première description toute personnelle de ma fonction au service des Chercheurs d’emploi, je vois deux notions importantes à préciser quant au rôle professionnel endossé :

➡ Un rôle de « boussole », pour les personnes, dans les démarches, souvent multiples, d’insertion vers l’emploi

➡ Un rôle de « catalyseur » (en termes d’énergie, de soutien et de solutions) dans toutes ces démarches.

En cela, et pour une partie de ma fonction seulement, je suis avec mes collègues, un « expert de l’orientation vers les services », qu’ils soient internes ou externes à l’entreprise.

Cette phrase, volontairement schématique, exprime pourtant une réalité qui permet, à mon sens, de saisir rapidement l’idée du métier. En pratique, ce travail d’orientation sera mis en œuvre selon des modalités différentes, que ce soit dans le cadre d’un conseil ponctuel ou d’un accompagnement.

S’arrêter ici ne serait pas suffisant et consisterait en fait, en une simplification trop évidente.

Pour compléter – mais sans pour autant être exhaustif -, il faut encore mentionner au minimum deux nécessités, au niveau individuel, liées à ces premiers éléments de description.

De mon point de vue, ce qui précède présuppose :

➡ Une connaissance poussée des « produits et services » d’Actiris et des partenaires de l’insertion

➡ Une réflexion stratégique constante sur une optimisation des ressources disponibles (territoriales, réglementaires…) au bénéfice des personnes.

Je suis conscient de ne pas être complet ; mon intention n’est pas d’établir une description vaste du métier (et ce d’autant plus que chacun « l’incarne » à sa façon), mais au contraire, de ne retenir que le noyau essentiel en vue de construire ensuite à partir de cette base.

Ensuite : imaginer des pistes d’évolution du métier

Les premiers éléments ainsi posés, je vois cinq axes d’évolution rapidement envisageables, justifiés par les évolutions à l’œuvre et à venir de notre secteur d’activité.

Notes : ces points avaient été écrits l’année passée et depuis, le Coronavirus est passé par là avec toutes les conséquences et bouleversements qui ont fait suite.

Renforcement du rôle de « boussole » et de « catalyseur » dans une logique d’insertion globale

Idée : à partir de la description de ces deux rôles, parvenir à « mesurer » l’impact de sa pratique professionnelle.

Exemples de manière de faire : définir, pour les entretiens, des aspects à interroger liés à l’insertion professionnelle, des thématiques, des critères mesurables et formuler des questions qui les expriment ; mettre ces éléments en lien avec des solutions existantes ; s’intéresser aux trajectoires des personnes et prendre celles-ci en compte dans le travail de conseil.

Évolution vers un rôle « d’animateur de communautés »

Idée : chercher, lorsque c’est possible et souhaitable, une complémentarité à l’intervention individuelle en face-à-face.

Exemples de médias à envisager : accès à une plateforme permettant une interaction numérique régulière avec son/sa Conseiller-e référent-e, Webmeetings, envois d’infos et de newsletters personnalisées…

Extension systématique des ressources consultées à celles « venant du dehors »

Idée : chercher une complémentarité systématique avec des ressources « hors microcosme Actiris ».

Exemple de technologies à utiliser : plateformes et portails d’outils innovants (de type « emploi-store.fr ») qui permettent de centraliser l’offre de services existante (ressources publiques et privées) ainsi que les principales mesures en vigueur (centralisation de l’information).

Formations et auto-formations continue via des formations en ligne (formats courts)

Idée : chercher à suivre les évolutions du secteur et à renouveler constamment ses connaissances afin de proposer de la valeur.

Exemple d’outils et technologies à utiliser : portail de formation personnalisée (de type « adaptative learning »), veille sur des thématiques, mise en place de résumés des nouveautés créés automatiquement sur les sites régulièrement consultés,…

Disposition d’un parcours visuel partagé avec le Chercheur d’emploi

Idées : disposer d’un support visuel représentant notamment les « questions nœuds » et le « qui fait quoi ? » – cet outil incorporerait à la fois des éléments méthodologiques et la trajectoire du CE ; chercher à distribuer équitablement les rôles et asseoir la position de l’accompagnant face à l’outil numérique pour une meilleure interaction « humain-technologie ».


Nous sommes déjà dans le futur. Au niveau technologique, c’est un bond en avant qu’aura permis la crise sanitaire que nous vivons. Nous avons l’occasion de saisir cette opportunité pour faire évoluer notre métier en positif, reprendre du pouvoir et maximiser notre impact auprès des gens que nous rencontrons au quotidien. Au niveau de notre rapport à la nature, aux autres et aux structures dans lesquelles nous sommes impliqués, il y a aussi des conséquences… mais c’est un autre sujet!

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À tout de suite!
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2 réflexions sur “Ma vision du métier

  1. Merci Rodrigo pour tes réflexions et ton objectif de rendre notre fonction plus percutante grâce à une évaluation de l’impact de notre intervention et à une interaction continue & numérique avec les CE tout en nous permettant de continuer à apprendre et à évoluer. J’y vois des points positifs: Actiris ne centralise pas ce qu’il y a de plus moderne et de plus plébiscité dans le secteur des ressources humaines aussi il est intéressant d’aller voir ailleurs parfois. La possibilité pour chacun d’apporter une plus value et le partage de celle ci. L’ utilisation d’outils modernes et la continuité du service. Quelques points négatifs, le public en fracture numérique et l’absence de moyen mis en place pour casser le cercle peu vertueux d’une société à double vitesse. Ceux qui savent et ceux qui n’ont même pas idée de ce qui ne savent pas et restent dans une position de quémandeur de service et pas d’usager avec des demandes claires. L’absence de validation de la performance des outillages ou références recherchés en dehors de la toile Actiris.
    L’obligation de validation de toute une hiérarchie interne, politique et capteur de besoins de prestige et peu désireux d’une prise de décision down up. Le temps nécessaire pour rendre le service peu être un handicap quand tu n’es pas passionné par ce que tu fais et que le travail n’est qu’un moyen pour obtenir un revenu.
    La passion donne des ailes déploie les sans oublier dans quel cadre tu devras les utiliser.

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