Dans le contexte particulier que nous connaissons actuellement, en Belgique et partout dans le monde, l’emploi continue à être mis à mal par le Coronavirus.
Beaucoup d’entreprises ont dû fermer leurs portes et un nombre élevé de travailleurs et d’entrepreneurs s’est retrouvé sans activité. Côté belge, des mesures ont été mises en place assez rapidement pour pallier au manque de revenus touchant des milliers de travailleurs et d’entrepreneurs.
D’un autre côté, beaucoup s’interrogent sur la mobilité professionnelle et l’accessibilité à certains métiers. Au-delà d’une acquisition de compétences au travers de la formation (interne ou externe à l’entreprise), certains postes peuvent être directement accessibles en fonction du profil. C’est ce qu’on appelle le transfert de compétences.
Cette pratique, réalisée en autonomie ou en accompagnement, exige une analyse au cas par cas. Dans cet article, je vous propose un parcours en quatre étapes qui, je l’espère, vous aidera à trouver de nouvelles inspirations dans votre parcours professionnel, que vous soyez en poste… ou en recherche d’emploi.
Parties de l’article
- Première étape – Se positionner
- Deuxième étape – Repérer
- Troisième étape – Évaluer
- Quatrième étape – Souligner
- … et le mot de la fin!
Première étape – Se positionner :
Dans son métier et dans son parcours
À mon sens, il est important, tout d’abord, de se situer dans l’exercice d’un métier précis selon deux aspects, à savoir à un niveau formel (j’entends par là sur base, par exemple, d’une classification des emplois reprise au sein de « fiches-métiers ») et, concrètement, au sein d’une organisation en particulier. Ce dernier cas s’appliquera davantage, évidemment, aux personnes actuellement en poste.
Ce positionnement permet déjà de saisir trois éléments :
- comprendre en quoi consiste précisément l’activité (définition)
- identifier où se situe cet emploi dans une organisation/secteur en particulier (positionnement)
- définir quelles sont ses interactions avec les autres métiers proches (connexion).
Commencez par prendre connaissance globalement de la ressource à votre disposition (fiche-métier, description de fonction ou offre d’emploi). N’hésitez pas à déjà souligner et surligner des éléments importants au cours de votre première lecture.
> To-do list pour l’étape « se positionner » ✍ 📝
- Prenez le temps de repérer, lire et analyser la ou les « fiches-métiers » liées à votre métier
- Mettez la main sur la description de fonction (ou, à défaut, l’offre d’emploi originale) et prenez le temps de lire, analyser et repérer les éléments clés
La recherche d’informations sur ces différents supports peut être cumulée. Sachez cependant que plus vous augmenterez les ressources et plus la démarche vous demandera du temps. Par contre, si vous ne voulez pas y passer des heures, choisissez la ressource la plus pertinente, c’est-à-dire celle qui décrit le mieux votre activité ou votre expérience.
Ci-dessous, vous trouverez un exemple d’application concrète de cette méthode à partir de mon poste actuel de Conseiller emploi. Vous pouvez télécharger le document et le lire dès à présent ou bien attendre d’avoir parcouru entièrement l’article 😉
Deuxième étape – Repérer :
Les compétences clés de son métier ; la mobilité au sein de celui-ci et dans son secteur d’activité
En fait, « repérer » signifie ici délimiter son périmètre de compétences.
Comment faire ?
Commençons par reprendre les ressources utilisées au point précédent (« fiches-métiers », description de fonction, offre d’emploi).
À l’aide de ces documents, je vous propose de lister les compétences de votre métier. Ce faisant, prenez soin de distinguer, si ce n’est pas déjà fait au sein du document, les compétences essentielles des compétences secondaires.
Référez-vous à la partie précisant les compétences. Celles-ci sont souvent exprimées en termes de « compétences de base »/« compétences spécifiques » ; « compétences génériques »/« compétences techniques » ou encore communiquées sous la forme « savoir », « savoir-faire » et « savoir-être ». |
À ce stade, mettez en évidence les compétences que vous maîtrisez particulièrement. Pour chacune d’elles, précisez à quel point celle-ci vous plaît et/ou à quel point vous la maîtrisez. Imaginez un système de cotation, allant par exemple de 0 à 5.
Il faut noter que, parfois, selon les spécificités des postes, certaines compétences peuvent avoir plus d’importance que d’autres. Ainsi, dans la pratique, elles « pèseront » davantage ; par conséquent, une pondération de ces compétences peut dès lors s’avérer très utile pour exprimer correctement votre activité (par exemple, sous forme de pourcentage).
Si vous êtes en recherche d’emploi et que vous n’avez pas cette information à disposition, le fait de poser la question à l’employeur ou au recruteur vous permettra d’avoir une vue plus réaliste et précise de la fonction.
👍👉 Bon à savoir : certains « job boards » de recherche d’emploi suggèrent via leur système de « matching automatique », des offres d’emplois sur base de vos compétences.
Le fonctionnement de ces sites peut servir à découvrir des métiers proches et envisageables (voir la troisième étape ci-dessous), ainsi que d’autres appellations possibles pour un même type de métier.
Exemples : My Actiris et Mijn Loopbann du VDAB.
👍👉 Autre astuce intéressante : certains sites vous proposent, sur base de vos « soft-skills », traits de personnalité et valeurs, des offres d’emploi qui correspondent à votre profil. Une autre manière de recevoir des offres adaptées!
Exemple : Le Guide des métiers de Monkey Tie.
Voyez aussi les ressources épinglées en fin d’article. Vous découvrirez une série de logiciels autour de vos traits de personnalité, à passer gratuitement à la Cité des métiers de Bruxelles (si vous êtes habitez en Région bruxelloise).
> To-do list pour l’étape « repérer » ✍ 📝
- Épinglez les compétences essentielles du métier (appliquez, si besoin, un système de cotation)
- Ciblez les emplois « proches » et les emplois moins proches mais envisageables
- Listez les secteurs d’activités dans lesquels ce métier peut potentiellement s’exercer
Dans le cas où vous êtes en poste et que vous souhaitez envisager une mobilité au sein de votre entreprise, n’hésitez pas à utiliser l’organigramme interne et, si elles sont accessibles, les descriptions des fonctions (ou fiches de postes) présentes.
Si vous ne disposez pas de tels documents, consultez, comme je l’ai fait dans mon exemple d’application, la « fiche-métier » correspondante. Sur celles-ci, vous verrez que d’autres métiers sont suggérés ; ils apparaissent souvent sous les titres « professions apparentées », « métiers liés », « emplois proches »,… Il s’agit de fonctions qui ont en commun de partager un socle de pratiques similaires, raison pour laquelle chaque intitulé de métier ne fait pas forcément l’objet d’une fiche à part entière.
Bien que ces fonctions soient proches entre elles, cela ne signifie pas pour autant qu’elles soient directement accessibles ; il faudra notamment se renseigner si un diplôme spécifique est requis.
Ce travail d’identification des emplois « proches » peut être prolongé par des enquêtes auprès d’autres professionnels (connaissances, collègues, ex-collègues…), par des lectures d’interviews ou par une recherche de vidéo-métiers. |
Enfin, pour vous donner une indication assez complète des différents lieux et contextes dans lesquels ces métiers peuvent s’exercer, renseignez-vous sur les structures, secteurs et domaines d’activité.
Troisième étape – Évaluer :
Les évolutions possibles, « logiques » et envisageables
Les compétences essentielles du métier ont été dégagées, on connaît à présent les secteurs d’activité où il est possible d’exercer et quelques emplois envisageables ont été dégagés.
À l’aide de cette nouvelle liste de métiers, vous allez à présent évaluer la distance par rapport à votre situation actuelle. Cette évaluation est à envisager en termes d’intérêts et de compétences, à l’aide de la question suivante :
« Quels sont mes intérêts et mes compétences en lien avec ces nouveaux métiers ? »
Répondre sincèrement à cette question permet d’établir un premier lien assez solide avec les métiers en question.
> To-do list pour l’étape « évaluer » ✍ 📝
- Répondez à la question clé en identifiant clairement le point de départ (vos compétences actuelles) et le point d’arrivée (les compétences du métier souhaité)
Dans ce travail, une règle à garder en tête : « Plus l’écart entre deux postes sera grand et plus il sera nécessaire de s’approprier son histoire afin de la rendre cohérente ». En construisant le récit de votre parcours, vous veillerez à faire apparaître clairement votre motivation.
Téléchargez ci-dessous un canevas qui vous expliquera exactement comment réaliser cet exercice.
Quatrième étape – Souligner :
Les points d’intersection entre ces différents métiers
Voilà, vous avez donc défini votre situation actuelle et déterminé votre point d’arrivée. Félicitations ! 🙌👏✨
Pour finaliser la démarche, il serait pertinent de vous interroger sur les ponts qui rendent possibles le passage de l’un vers l’autre. Concrètement, qu’est-ce qui, dans votre bagage actuel, vous permet de prétendre immédiatement à ces nouveaux postes ? J’insiste sur le « immédiatement ».
À mon sens, il vaut mieux, avant de se lancer dans l’acquisition d’une nouvelle compétence, commencer par analyser ce qui est déjà disponible en l’état actuel des choses et qui ne nécessite de faire appel à aucune ressource supplémentaire.
Pensez à mettre l’accent en particulier sur vos qualités, « savoir-être » et réalisations que ceux-ci vous ont permis, surtout si vous songez à vous orienter vers un secteur totalement différent.
Enfin, tenez compte du fait que, parfois, certains métiers s’apprennent à l’intérieur même de la société, une fois engagé(e) ; le recrutement s’appuiera quant à lui plutôt sur des aptitudes, des traits de personnalités et certaines compétences déterminées (linguistiques par exemple).
Pas si vite… encore quelques ressources 👇👇👇
- L’article qui m’a donné l’idée d’écrire sur cette thématique
- Les ressources mentionnées : les fiches-métiers IMT-B, Siep-métiers et IMT
- Des ressources supplémentaires pour travailler autour de vos compétences : c’est ici et ici 😉
… et le mot de la fin!
La méthode en quatre étapes présentée dans cet article vous aidera à vous sentir plus confiant(e) lorsque vous serez en voie de ré-orientation professionnelle. Toutefois, il vous faudra encore gérer l’entretien, cette rencontre avec l’employeur où votre rôle sera de convaincre.
Dans le cadre d’un transfert de compétences, il reste deux freins potentiels qui peuvent entraver ce travail :
- Le premier du point de vue du candidat. La démarche implique une ouverture d’esprit, au niveau individuel, quant à la croyance de pouvoir s’approcher de la situation désirée. Ne soyez pas vous même à l’origine d’un souhait avorté ; si vous y avez pensé c’est que vous y tenez. Alors, prenez cette idée et développez là.
- Le second du point de vue de l’employeur. Celui-ci connaît sa réalité et ses contraintes. Une ouverture d’esprit de ce côté est aussi souhaitable afin que la démarche du candidat puisse aboutir, quitte à prendre un peu distance, si besoin, avec les procédures de recrutement habituelles. Le jeu en vaut la chandelle.
Un effort d’imagination et d’ouverture est donc indispensable au moment de l’entretien, pour que chacune des parties puisse se rapprocher l’une de l’autre – le candidat en s’informant suffisamment sur les réalités de la fonction, les enjeux liés et les solutions qu’il peut y apporter ; l’employeur en s’intéressant au parcours du candidat et en s’ouvrant à la perspective du métier telle qu’elle est envisagée par celui-ci.
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Une réflexion sur “Mobilité professionnelle : une méthode pour vous guider à l’aide de vos compétences!”